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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 19:55

16 mai LE CLIMONT – COL DU BONHOMME

 

climont-1.jpg

Un peu arrosé le départ du Climont …

 

Une longue journée nous attend … après une bonne nuit de sommeil nous traversons le hameau du Climont.


Au col d'Urbeis nous quittons nos pèlerines la pluie a cessé. Le col d'Urbeis parfois appelé col de Lubine est un col d'importance secondaire du massif des Vosges. Il relie le canton de Provenchères sur Fave en Lorraine et le canton de Villé en Alsace. Comme de nombreux cols du massif, celui d' Urbeis a été frontalier entre 1873 et 1918. Il était le centre d'un important dispositif stratégique. Jusqu'au Col de Sainte Marie, les vestiges (tranchées, fortins) sont encore visibles dans le paysage. Du côté lorrain, le restaurant « Au Premier Français » hébergeait alors la douane française. Les douaniers allemands, plus éloignés du poteau-frontière, occupaient la dernière maison d' Urbeis.

 

L' Ancienne Frontière

 

Du Climont au Col du Calvaire, du Rainkopf au Rouge Gazon, le GR 531 longe, à l'Est ou à l'Ouest, la limite entre les départements du Rhin et celui des Vosges. Elle correspond à l'ancienne frontière entre la France et le Reich Allemand fixée par le traité de Francfort (10 mai 1871) et maintenue en l'état jusqu'à la Première Guerre Mondiale. Le long du sentier, sur l'exacte ligne de crête, parfois enfouies dans une gangue végétale, les anciennes bornes de la frontière s'égrènent du nord au sud du massif. Elles portent sur leur corps de granit trois mentions :

un F pour France, un D pour Deutschland (Allemagne) et un numéro qui permet de suivre la démarcation depuis la frontière luxembourgeoise au nord jusqu'à la frontière helvétique au sud.

 

bornefrontiere-2.jpg

 

Nombreuses sont nos sorties jalonnées de bornes nous rappelant l'ancienne frontière.

 

Une grimpette suivie d'une raide descente et nous voici arrivés pour la pause repas à l'abri du Creux Chêne sur le ban de Rombach le Franc. L'origine du nom «Creux Chêne» est probablement due à une vieille légende médiévale selon laquelle il existait un vieux chêne tellement creux qu'il avait fini par donner son nom à l'ensemble des pâturages des alentours et de la forêt. C'est au pied de ce vénérable chêne que, selon la légende, des sorcières se réunissaient pour leur sabbat.

 

Deux gaillards du Val de Villé décidèrent de chercher fortune dans d'autres régions. Arrivés dans la vallée de la Hingrie, l'un d'eux pressa le pas. L' autre resta en arrière et à la nuit tombée, il s'endormit dans l'obscurité du chêne creux. À peine endormi un bruit le réveilla. Des femmes de tous âges s'approchaient de l'arbre en dansant avec des balais. C'était le sabbat des sorcières qui se tenait dans les branches du chêne, juste au-dessus de lui …

 

Après la pause repas, un long chemin nous attend, une halte dans une belle clairière avec une série de beaux hêtres, c'est le Grand Sterpois avant de rejoindre la chaume de Lusse qui mène au col de Ste Marie.


La Vallée de Sainte Marie a pris le joli nom de Val d'Argent en souvenir des anciennes mines où l'on extrayait ce minerai.


grandsterpois-3.jpg

 

La commune de Sainte Marie aux Mines possède de nombreuses croix et calvaires anciens.


Sainte Marie aux Mines, appelée en latin Sancte Maria ad Fodinas, en allemand Mariakirch ou Markirch doit sa célébrité à son sous-sol. Toute son évolution est donc conditionnée à l'exploitation des mines. Elle fut longtemps une importante ville industrielle et florissante et la troisième ville du Haut-Rhin par le nombre d'habitants jusqu'à la moitié du XIX è siècle. Les mines auraient été découvertes par les Gallo-Romains qui avaient déjà amorcé l'exploitation des mines au début du IIè ou III ème siècle après JC. Hypothèse abandonnée faute de documents sérieux. Un des traits les plus marquants qui caractérisait les anciens mineurs était le profond respect pour la religion qui guidait toutes leurs actions. Les mineurs étaient très superstitieux et se créaient des fantômes ou des personnages imaginaires qui peuplaient l'intérieur des mines. Ils ne manquaient jamais de prier afin de les préserver contre les mauvais sorts, notamment les lutins et autres mauvais esprits qui hantaient les galeries souterraines afin de la contrarier. Si par exemple leur lampe venait subitement à s'éteindre, c'était un esprit méchant qui l'avait soufflée, arrivait-il un éboulement dans la mine, c'était encore un lutin qui en était la cause …


Très florissantes jusqu'à la fin du XVI ème siècle, le déclin des mines allait sonner le glas de la prospérité de Sainte Marie aux Mines. Les difficultés d'exploitation, le manque de bois nécessaire aux fonderies et boisage des mines vint à manquer, en plus des inondations fréquentes seront le lot quotidien qui amèneront le déclin des mines de la région.

 

Planter une croix est un acte de dévotion, s'arrêter devant une croix c'était prier et gagner des indulgences. Planter une croix à l'entrée des villages répondait souvent au souci de s'adresser aux passants « que Dieu protège ton entrée et ta sortie ». À cette dévotion peut s'ajouter la commémoration d'un événement familial important, le plus souvent tragique. La commune de Ste Croix aux Mines possède de nombreuses croix rurales, vingt deux au total … sans doute le village qui en possède le plus grand nombre dans toute la vallée. Elles sont implantées en bordure des chemins ou en pleine forêt comme la croix Gasperment près du Col de la Hingrie ou encore la croix du Haut de Ribeauvillé au pied du massif du Taennchel.

 

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La Croix Jardon


Du XVII è au XIX è siècle il n'est pas rare que des bûcherons ou grumiers trouvent la mort à cause de chutes d'arbres. Les collègues de travail ou la famille font alors installer des croix à l'emplacement de l'accident, certaines sont anonymes d'autres portent le nom de la personne décédée.

 

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Abri au carrefour nommé L' Arbre de la Liberté

 

Du col de Sainte Marie le parcours rejoint l' Arbre de la Liberté.


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L' arbre de la Liberté planté après la Première Guerre Mondiale

 

Sur le sentier enneigé menant au col des Bagenelles, la neige au sol nous surprit.

 

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La Roche des Fées


Une rapide visite à la roche des Fées, abri naturel des soldats français pendant la guerre 1914-1918. Déçus de ne pas rencontrer les fées nous continuons sur un passage rendu mal aisé par la neige fondue vers le col du Pré de Raves où nous traversons la route dédaignant l'aire de pique nique car il n'est plus l'heure de se reposer faut avancer jusqu'au col du Bonhomme.


Le sentier menant au col du Bonhomme était rude car toujours sur la neige fondue … petite galère mais après une bonne douche, de magnifiques assiettes nous attendent dans la salle à manger !!

 

reconfort-8.jpg

on jouerait presque les gourmands !!

 

après quoi une bonne nuit, demain est un autre jour !

fleche 081                                   Le Climont -  Col du Bonhomme


À suivre ...

Marthe

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